New York s’apprête à réguler les armes fabriquées à partir d’imprimantes 3D, nous apprend cet article du Monde. sauf que… Sauf que mon petit doigt me dit qu’il n’y a pas qu’une question d’idéaux dans cette histoire et que le si puissant lobby des armes n’est pas pour rien dans cette décision.
Il n’est pas question d’interdire les armes, de réguler leur détention, de réduire le nombre de porteurs d’armes via des restrictions en termes d’âge, par exemple.
« Le but est de réguler la création d’armes, de munitions et de chargeurs »
Non, le but est de limiter le nombre de ces saloperies fabriquées à la maison, dans un FabLab ou n’importe où ailleurs où ceux qui gagnent des masses de blé grâce à l’armement ne sont pas présents. Imaginez, des décennies à tout faire pour influencer les politiques, en particulier après des tueries dans des écoles, balayées par trois gus qui fabriquent des munitions dans leur garage. Ce serait vraiment trop moche…
Et mon copyright ?
L’autre problème évoqué par les opposants à l’imprimante 3D est celui du copyright. Vous imaginez, voir une chaise réalisée par un artiste et la copier ! Les tricoteuses devraient se méfier, bientôt on les attaquera pour avoir reproduit un pull… Triste monde.
« Mais ces imprimantes pourraient permettre à des objets physiques –jouets, ustensiles de cuisine ou même armes– d’être aussi facilement copiés et partagés que les films et les chansons. »
Cet article de Slate revient sur ces problèmes de copyright posés par l’imprimante 3D. Le monde avance et la création n’est plus l’apanage des seuls gros entrepreneurs. Dans les faits, même si cela coute un peu cher, on peut déjà imprimer pas mal d’objets du quotidien tels que de la vaisselle, des coques pour téléphone mobile, etc.
De quoi pousser la cogitation jusqu’à l’assemblée nationale (lien via Gof). A quand une hadopi des objets manufacturés ? semble demander ce député…
Et cela ne s’arrête pas là, on peut aussi faire de très jolies choses, comme dans le cas de la médecine.
Sauver des vies
Un enfant atteint d’une grave malformation a pu être soigné d’un problème respiratoire grâce à une prothèse fabriquée via imprimante 3D. Il s’appelle Kaiba, âgé d’un an et demi, il est super mignon d’après la photo de l’article, et il a eu la vie sauve grâce aux médecins qui ont eu la bonne idée de se tourner vers cet outil.
En termes de greffes, aussi, la médecine avance. en créant des tissus musculaires à partir de cellules prélevées sur le malade, on pourra bientôt fabriquer des greffons qui auront la perspective de zéro rejet puisqu’il ne s’agira pas de corps étrangers mais de parties du corps fabriquées à partir du patient lui-même.
On peut aussi, visiblement, y introduire la notion de porosité qui permet aux os de continuer à se développer naturellement.
Que les fous du copyright sur les armes se rassurent, on continuera de partager, échanger, bidouiller, fabriquer… Et de vous à moi, c’est quand même plutôt classe de pouvoir aider les médecins qui tentent au quotidien de sauver la vie des pauvres gens qui meurent à cause des merdes que vous fabriquez.
Illustration Flickr/CC/theknowlesgallery